« c'était pourtant simple la vie, avant que la maladie ne me prenne, m'emporte et m'oublie. simple... voire même agréable. »

NOM(S) ▽ la famille Lacroix est connu du tout Paris, et son nom, mainte fois répété, est celui que la brune porte depuis sa naissance. Un héritage qui a, comme tous, ses avantages et ses inconvénients PRÉNOM(S) ▽ dans cette optique contemporaine de donner à ses gosses un nom qui sort du commun, M. Lacroix n'a pas épargné sa fille (à défaut d'avoir nommé le fils). Il a donc associé deux prénoms qu'il aimait particulièrement, Siloë et Jules. Mais finalement... oui, elle aime sa singularité ÂGE ▽ la jeune femme a fêté ses vingt-quatre ans il y a quelques mois LIEU ET DATE DE NAISSANCE ▽ Paris, un trois décembre STATUT ▽ célibataire OCCUPATION ▽ à vrai dire, la brune n'a pas encore trouvé d'emploi fixe. Si elle a obtenu son diplôme des beaux-arts à la fin de l'année dernière, elle ère encore entre les ateliers de dessins, les imprimerie d'art, les ateliers de lithographie et autres pêchers mignons de son être, toujours à la recherche de nouveau GROUPE ▽ chômeuse AVATAR ▽ Mila Kunis

☞ ALORS ALORS, MON PETIT, ASSIEDS-TOI PAR ICI. N'AIE PAS PEUR, JE NE MANGE PAS ENCORE. SI JE TE DIS PARIS, TU ME RÉPONDS QUOI ? CE QUI TE PASSE PAR LA TÊTE, VAS-Y, LANCE-TOI ; Home sweet home. J’ai toujours aimé ma ville, et si j’y ai toujours vécu, si je la quitte un jour, je sais que j’y reviendrai. C’est une évidence, quelque chose d’immuable. Tout mes souvenirs sont ici, aux coins des rues, là où j’ai embrassé mon premier garçon, là où j’ai crié sur mon frère, là où j’ai dansé, chanté, volé… J’aime Paris, tout simplement… mais certainement pas comme ces romantiques à la con qui voient l’amour partout dans cette ville. Je sais y voir la dureté d’un quartier mal famé, je sais y respirer le calme des quartiers normaux, et je sais y apprécier la beauté des beaux quartiers. Et je suis née dans cette ville, et s’y je dois y mourir, alors… d’accord. Comme je l’ai dit, tout commence, tout fini, ici ou ailleurs, je préfère Paris. .

☞ ET SINON, TU AS TOUJOURS VÉCU ICI ? TA VIE A TOUJOURS RIMÉ AVEC "MÉTRO, BOULOT, DODO" ? ; Mes parents font parti de cette haute société que compte la capitale francophone, et s’ils voyagaient beaucoup, Leon et moi sommes restés ancrés ici. Lui par devoir, moi par espoir. Espoir de voir un jour la donne changer, de voir autre chose qu’une fierté nécessaire dans les yeux de mon père, et la joie de la beauté grandissante dans ceux de ma mère. J’aurais aimé qu’ils reviennent pour nous, simplement nous, et qu’enfin on puisse passer un temps, ensemble, parce qu’ils l’auraient décidé, voulu. Mais peu à peu en grandissant dans les rues parisiennes, j’ai compris que tout venait avec un prix : la richesse au détriment de la vie de famille, pour ce qui est de nous. Alors avec le désintérêt de ma famille est venu le désintérêt de la perfection. S’ils n’étaient jamais amenés à être ce genre de parents pour moi, alors je n’avais pas à être ce genre de fille pour eux. Je renonçais à la Sorbonne pour me consacrer aux Beaux-Arts, je n’étais plus obligée de sourire lors de ces galas chiants à mourir, je pouvais enfin vivre ; vivre pleinement. Du moins, jusqu’à ce que je découvre ma condition. Mais ça… ça c’est une autre histoire.

☞ ET LES PARISIENS, T'EN PENSES QUOI ? PERSONNE NE NOUS ENTEND, CONFESSE-TOI MON ENFANT ; Ils sont fiers, têtus, ne savent pas conduire, rarement polis et égoïstes. Mais ils sont aussi rêveurs, romantiques, francs et sincères. Je suis l’un d’eux, je sais donc de quoi je parle. Et n’allez pas croire que ma critique soit négative – pas plus que positive. Nous sommes tous différents pour finir par être égaux. Les parisiens ne valent pas mieux que les Londoniens, qui ne valent pas mieux que les New Yorkais, qui ne valent pas mieux que… enfin, vous voyez ce que je veux dire. Pour conclure : comment porter un jugement sur soi en étant objectif ? Je vous le dis tout de suite : je ne le suis pas. Et ne le serai probablement jamais.

☞ MAIS SINON? TU ES PLUTÔT PARIS DIURNE OU PARIS NOCTURNE ? ; Paris tout court. Plus jeune, j’étais Paris nocturne, avant de me rendre compte de mon rang et des obligations qui en découle : l’image, toujours l’image. Paris est alors devenu le lieu de mes journées, interminables, de jeune fille modèle. Seulement quand j’ai découvert ma maladie… Paris est devenu lieu d’errance, synonyme de tout ce que j’ai pu vivre, et que je ne vivrai jamais. Alors j’ai commencé à en apprécier tout les aspects, journaliers comme nocturnes. Savez-vous que les meilleures tagliatelles se mangent chez Julio aux alentours de deux heures du matin ? Après le coup de feu, le chef laisse s’échapper sa créativité, et croyez moi… ca vaut le détour. Et les fleurs aux Tuileries un jour de printemps, la boite de nuit la plus ambiancée sans être bondée, la petite imprimerie d’art du Marais… tout ces trésors qui n’ont pas d’heures, d’âge ou de couleurs, toutes ces choses qu’il me plait de découvrir au détour d’une balade, n’importe quand, n’importe où, avec n’importe qui. Pendant qu’il me reste du temps…

☞ T'AS FORCÉMENT DES PROJETS POUR LE FUTUR, JE ME TROMPE ? ; Non. Je n’ai pas de futur. Depuis un an et demi déjà, mon foie se dégrandent, mes reins déconnent, sans parler du reste de mon corps. Maladie de Wilson, stade deux. Alors vous voyez, sans de multiples greffes, je n’en ai pas pour dix ans. Si mon état mental me permet encore de prendre une décision rationnelle d’ici là. Ajoutez à ça un groupe sanguin rare, et un âge qui, pour l’instant, ne me met pas en haut de la liste des receveurs… je ne m’attends pas à des miracles. Je sais que mon heure viendra, un jour ou l’autre ; sûrement un peu avant les autres. Alors à quoi bon trouver un job pour m’assurer une retraite dont je n’aurai pas besoin, pourquoi trouver l’amour si c’est pour le perdre ensuite, pourquoi faire des projets, quand on sait pertinemment qu’on ne sera pas là, au final… alors oui, de petits plans, sur le court terme. M’acheter une voiture pour faire le tour de l’Europe avec Leon – même si je sais qu’il n’aura jamais le temps –, finir cette gravure sur lino que j’ai commencé au départ de Tristan, dire à mes parents que je suis malade… oui, ca je m’autorise à prévoir. Le reste… ça fait mal, vous comprenez ? De me dire que je ne serais pas là pour voir grandir les minis Leon qui se préparent. De me dire que je n’aurais jamais de mini moi. Mais il faut faire face à la réalité. Elle est là, en face de moi, à chaque nouvelle analyse de sang, à chaque dialyse, à chaque rendez-vous. Croyez-moi… je suis consciente de l’avenir. Malheureusement.

☞ MERCI DE M'AVOIR RÉPONDU MON CHATON, PROFITE DE PANAME ET DE TOUS SES CHARMES ; j'sais faire le moonwalk... sans dec' !

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UN OBJET. un crayon ♘ UN LIVRE. Le dernier homme, de Mary Shelley ♘ UNE COULEUR. vert ♘ UN FILM. The Fountain ♘ UNE PIERRE PRÉCIEUSE. un diamant ♘ UN TABLEAU. El gigante, de Goya ♘ UN PARFUM. Chanel, n°5 ♘ UNE DROGUE. les solvants des peintures... un délice pour vos sens ♘ UN PLAT. des escargots ♘ UN ANIMAL. une hirondelle ♘ UNE SAISON. le printemps ♘ UN ÉLÉMENT. l'eau ♘ UN MYTHE. Tristan et Iseut ♘ UN SENTIMENT. la liberté ♘ UN PROVERBE. mange, prie, aime ♘ TON RÊVE DE BONHEUR. vivre ♘ PAYS OÙ TU DÉSIRERAIS VIVRE. la Nouvelle-Zélande ♘ HÉROS DANS LA VIE RÉELLE. Léon ♘ COMMENT AIMERAIS-TU MOURIR. pas comme ça ♘ TA DEVISE. seize the day

▽ Siloë-Jules Lacroix

A arrêté de fumer après que son premier copain l’ait dénoncé à son père – elle venait de le jeter, monsieur n’était pas content ☇ conduit une mini. Parisienne un jour, parisienne toujours ☇ petite, était amoureuse de Dark Vador ☇ parle anglais, russe et italien, en plus de sa langue maternelle ☇ fan de toutes formes d’art ☇ se rend à l’hôpital toutes les deux semaines pour de divers procédures ☇ son frère est la personne la plus importante dans sa vie ☇ elle se refuse à l’amour ☇ tout comme elle refuse de dire à ses parents qu’elle est malade ☇ fan inconditionnelle des Red Hot ☇ ne manque quasiment aucun festival de musique – encore faut-il qu’il soit bon ☇ aurait aimé faire du théâtre ☇ patine ☇ très bonne joueuse de golf ☇ déteste facebook et autres tweeter ☇ mangeait bio, avant ☇ se fout de la plupart des choses, depuis qu’elle sait qu’elle est malade ☇ après tout,la vie est courte ☇ aime voyager ☇ déteste la solitude, sauf lorsqu’elle créer ☇ ne tient plus l’alcool ☇ rêve très souvent qu’on lui coupe les cheveux – ca se révèle donc être un cauchemar ☇ n’aime pas ce cercle qu’elle a autour de la cornée. C’est un anneau de Kayser-fleischer, caractéristique de sa maladie, qui lui rappel tout les jours la dureté de la chose ☇ allergique aux fraises, olives, kiwi et poils de chat ☇ rêve de nager avec des dauphins ☇ et tant d’autres choses…

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